A coffrer, coffre et demi: Histoire N°4 et N°5 (fin)

4-    Histoire N°4

 

Aux antipodes de nulle part, nous étions seuls, libres et heureux de profiter d’un bonheur simple… croire que cela faisait beaucoup de mots aussi peu sérieux qu’inexplicables, pour uniquement se prélasser nu au soleil cuisant d’une plage déserte. Le sable chaud dessous, le soleil cuisant dessus, tout ça depuis des heures sans aucun coup de soleil, de chaud ou de déshydratation à l’horizon. Ça en devenait presque louche. Rester là, à attendre je ne sais quoi en se dorant la pilule, nus comme des vers, à se tourner régulièrement pour répartir et égaliser les sensations, faire de temps en temps l’amour sur le sable… ce n’est bien qu’un temps. Il aurait aussi fallu que l’on m’ôte l’esprit et tout le fatras qui l’occupe insidieusement pour que la soupe reste tiède, mais elle refroidissait.

Je n’avais qu’à jeter un œil sur ma plantureuse compagne et l’enlacer fiévreusement pour refaire chauffer la soupe quotidiennement, elle faisait pareil de toute façon malgré notre étrange et familier anonymat l’un pour l’autre. Nos ébats pouvaient être aussi torrides que possible, nos repos aussi prompts que nos ébats, l’air aussi tranquille qu’une journée paisible sans fin, nos corps aussi dénudés qu’à la naissance… même son fabuleux tatouage au sommet du pubis ne suffisait plus à m’éblouir complètement avec le temps…LE TATOUAGE !

Un éclair me cisailla sans ménagement la cervelle d’une image comme sortie du tréfonds de ma mémoire. La raison pour laquelle cette bagarre, tournant vite au massacre flinguant, éclatant au Desert Eagle, presque 2 semaines en arrière, était là… devant moi ! La fille ! Cette salope d’allumeuse en mode chaudière hiver 54, par ailleurs et optionnellement amie très intime du fameux N°2 de la mafia, légèrement occupée qu’elle était de sa condition de chienne, et qui ne s’était pas du tout présentée comme telle… alors, bon, au moment où ma main à malencontreusement glissée sur sa cuisse pleine de peaux sans rien sous un short trop court, qui laissait dépasser du raz de son ventre une mante religieuse tatouée, ce con là  est intervenu. J’ai beau eu lui expliquer, que quand on avait une chienne enragée qui passait son temps à chauffer l’arrière salle à côté de lui, il valait mieux lui acheter une laisse et la laisser dehors pour que ça lui rapporte un peu… ben ce con il l’a mal prit. Et moi je ne savais rien de ce mec sur le moment.

Une volée de sable sur la figure me réveilla d’un sursaut, j’avais peine à respirer… et à reprendre mes esprits rapidement après ce rêve brumeux et limpide à la fois. Je n’étais plus dans le coffre, mais allongé dans un trou…

 

5-   Histoire N°5

Deux connards me fixaient en ricanant au bord du trou dans lequel je me vautrais, remplaçant aisément un coffre étroit pour les mêmes fonctions. Celui en avant, fringué comme un mafieux, aux ratiches surdéveloppées, qui scintillaient à éclairer un troupeau de peigne culs constipés par la vie, je le connaissais. Le N°2 ! Celui en arrière-plan aussi, ce connard de flic qui m’avait maté avant de balancer la fille dans l’arrière de la voiture… quand on tient une brochette d’abruti on peut la manger par les deux bouts. Je tentais désespérément de m’accouder pour me lever… je ne sentis que la caresse d’une peau froide à mes côtés. Je tournai la tête. La fille. Toujours nue. Sur le dos, arborant un fabuleux tatouage de mante religieuse vert pétant au niveau du pubis, sur son corps gris terne de morte rouée de coups… sa chienne !

Maintenant, tout s’éclairait. C’était elle. C’était elle qui m’avait envoyé le Magnum !

Ah ah ! Je savais maintenant ! Je savais qui ! Je savais pourquoi ! Je savais ce qui m’arrivait ! Je savais !

Ratiche man pris une pelle qu’il planta très fort dans le sol, et en la ressortant il nous envoya une putain de volée de sable brulant du désert sur la gueule… un aigle tournoyait au-dessus de nous dans le ciel d’un bleu ensoleillé… j’ai regardé devant moi et j’ai prié pour que ce soit la dernière fois.

FIN

©Necromongers

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