Archives pour la catégorie Archives

[Archives-2010]… LE LANGAGE SECRET DES ÉMOTIONS VIVANTES.

Interceptions croisées des clés d’un semi paradis,

J’ai plongé mon salut dans l’épopée grandiloquente.

Aux sources même du pays où l’on rêve de mélancolie,

Dans l’hémisphère torride des visions qui l’arpente.

Un royaume secret où l’on pense par l’oubli

Où la vie apparente n’est qu’un voile de saisie.

Celui des sentiments profonds, leurs sons, leurs couleurs, leurs envies,

Qui s’efforcent, en sursis, d’exister encore pour marquer l’esprit.

Mais ce terrain propice, à l’état sommaire des remontées orgiaques

Est une nébuleuse instable, un électron libre et démesuré.

Ses formes différentes, multiples, sont des simulacres

Où déambulent en fauve les intempéries à canaliser.

Être en complète bataille pour panser ses plaies,

Comme un parfait malade, hémophile des pensées,

Décrypter les failles d’où s’écoule la couleur des idées,

Les sons distendus, et l’envie des sentiments soufflés.

C’est dans ce monde complexe, où s’épanchent les sonnets,

Qui coulent comme une blessure, saignent comme un écorché,

Dans ce monde perplexe où les cicatrices ne se referment jamais,

Qu’il advienne souvent que l’on doive souffrir pour exprimer ses secrets.

Une vie sans souffrance est donc impensable

Car dans notre délivrance il y a l’irréfutable,

Un canal d’abondance qui suinte l’inéluctable

Un besoin, à l’évidence, d’absoudre tout le mal.

©Necromongers 2010

[Archives-2013]…LA MINUTE BLEUE.

A la commissure de la lumière naissante, il y a ces prémices, ce temps de flottement, comme les trois coups sur le parquet d’une scène avant l’ouverture du rideau.

L’heure délicieuse qui fait le lien du bleu obscur du crépuscule au bleu ciel du jour. L’effet spécial naturel que recherchent tous les photographes. Cette plénitude forcenée qui préfigure l’obligation d’un silence respectueux, devant la levée de l’espoir du monde.

Et puis, au creux d’une nature qui ne dort jamais, d’une activité nocturne aux ébats diurnes, il y a ce moment. Le moment où la nature elle-même fait l’offrande de son respect pour la vie. Cette gracieuse minute qui fait autant référence à la note bleue de Chopin qu’à l’heure bleue du lever du soleil…la minute de silence, la prière à la vie…la minute bleue.

*

Laissez la plénitude forcenée du silence

Lever la prière sacrée du monde.

Laissez la nature peser le creux d’obédience

Que le jour et la nuit à eux fondent.

*

Laissez la minute s’écouler, la minute bleue

Le flottement qui lève le rideau.

Laissez la lumière naissante, la minute bleue

S’ébattre en cadence au cœur des mots.

*

©Necromongers 2013

(photo: @Ifpalide)

Les Humeurs de Necromongers « [Archives sa mère] Janvier 2020 »

Chers auteurs, chers dessinateurs, chers penseurs, chers cinéastes, chers paroliers, féminins ou masculins, vous ne serez bientôt plus en mesure de vous exprimer à votre guise.
Le 21ème siècle est en train de créer une génération de perpétuels décideurs de ce qui est autorisé à être soutenu en terme de discours, ou être totalement conspué et jeté à la masse moraliste tueuse, jusqu’à ce que mort par lapidation verbale ou médiatique s’en suive.
C’est un génocide de la liberté de parole, un attentat à la réflexion de fond, et un terrorisme de la bêtise. La morale et le politiquement correct font leur grand retour, à coup de patriotisme aveugle, de ferveurs et de croyances sourdes à la logique sociale, d’obligation paritaire par la force, de sectarisme identitaire (quelle qu’en soit la cause), du prosélytisme roi protégé par l’État, de l’interdiction de blasphémer et/ou d’écorcher les valeurs faussement républicaines qui ne rassemblent que ceux qui souhaitent s’éloigner de l’intelligence.
Nous en sommes au point où toutes les œuvres passées sont décortiquées pour savoir si oui ou non, elles correspondent au canon de la bienséance, comme les gentilles publicités des années 50 nous invitaient à nous soumettre. Et nous en sommes également au moment ou les choses sont constamment réécrites, retournées et transformées, pour effacer les stigmates des gens qui ont vécu, mais dont on ne doit rien savoir pour ne rien apprendre.
En somme, le plus effroyable effondrement de l’homme moderne.
Bonne chance.

//

La différence entre le black friday et le 5 décembre?
Bon bah déjà c’est un jeudi, rien à voir. Et puis honnêtement, après avoir sermonné la terre entière de ne pas se jeter à corps perdu dans la consommation abusive d’objets au prix ou on devrait normalement pouvoir les acheter toute l’année… ben du jour au lendemain, t’as même plus les moyens d’aller faire semblant de ne rien pouvoir acheter, vu que tu ne peux pas mettre de carburant dans ta voiture pour aller à défendre les valeurs qui n’existeront plus jamais.
De toute façon j’y crois pas à la retraite moi, c’est une invention complotiste pour t’obliger à te faire croire que c’est légitime d’avoir participé avec bonne conscience au bon fonctionnement de la démocratie… alors qu’il est surtout question d’argent qui pullule qu’on a pas envie de te donner, pour te donner bonne conscience de seulement exister sans faire chier personne à petit prix.
A la prochaine révolution, je serai en arrêt maladie.

//

L’émotion d’être heureux par hasard est beaucoup plus jouissive que n’importe quelle préparation d’un quelconque événement. Moi c’est souvent avec l’achat de disques par hasard que je la trouve. Oui, par hasard. J’en ai beaucoup de CD, je fais des totales de certains artistes/groupes, mais je n’anticipe pas. Anticiper n’a aucun intérêt. Évidemment, je pourrais faire le point, me dire: « voilà il me manque celui-là et celui-là, ok je commande ça j’aurai la collection complète »… non, ça n’a aucun intérêt, il n’y aurait aucune histoire à raconter, aucune association émotive avec la chose, ce serait juste de la marchandise payée à prix fort. Alors que faire les bacs à 20€ les 4 ça coûte pas un bras au final.
Bien sur, le point je le fais régulièrement, je sais à peu près ce que j’ai, ce qui me manque, ce que j’aimerais trouver, mais aussi, je me réserve l’effet de la surprise, du truc pas prévu au moment où on y pense plus, et là BIIIIIIM! On tombe sur un truc qu’on espère trouver depuis plusieurs années, oui, plusieurs années.
Quand on en a trop aussi, on hésite, on ne sait plus, on ne veut pas toujours prendre le risque, et on se retrouve avec une déconfiture à la maison « PUTAIN! Je l’avais pas en fait! ». Bien sûr, il m’arrive aussi d’acheter des trucs en double, car je n’étais plus certain, mais je m’arrange après.
Il m’arrive tout de même d’anticiper certaines sorties et de les acheter au prix fort, mais je trouve ça moins jouissif. L’émotion du truc pas cher trouvé par hasard qu’on cherchait depuis un bail est relativement plus sympa.
Mais attention, c’est pas chiner que j’aime, faut que ça aille vite, y passer des heures m’emmerderait. Je fais confiance au hasard, à la providence, et bien des fois je suis rentré frustré.

©Necromongers 2020

[Archives-2012]… Virgule et caetera…

…une larme maîtresse coule dans un sang jauni,

Une flaque en détresse qui scelle un teint pâli,

Orne l’allégresse d’une oraison fidèlement trahie,

Soigne ses faiblesses d’un besoin pressé par l’envie.

**

Une anomalie, sème la discorde, ébahit son public,

Une allégorie, emploie le désordre, réveille les mimiques,

Dans l’écholalie, qui répète un ordre, au son du trafic,

Pas de parapluie, qui ne sèche les cordes, d’une province véridique.

**

Ne plus pleurer ensemble, pour la force de ne pas se revoir,

Écouter son cœur qui tremble, négocier des faire-valoir,

Toujours vibrer comme il semble, établir la lutte sans pouvoir,

Des mots durs qui se ressemblent, pour confronter le miroir.

**

Une alerte en devenir, une prison sans lendemain,

Comme un pas sans souvenir, et le coup du lapin,

Qui arrive sans prévenir, la virgule d’un vaccin,

Pas vraiment pour mourir, mais répéter son larcin…

**

©Necromongers 2012

[Archives-2010]… LA PUISSANCE DES MOTS.

Ingénue riposte d’un désir encensé,

Calme transfert d’un état prononcé,

Envie latente de poursuivre un rythme,

Sourire déployé, force majeure en élite.

__

Les mots pèsent lourd dans l’inconscient

Ils parcellent les émotions en furtives passions,

Qui explosent confusément dans l’instant

Et libèrent notre corps des effusions.

__

L’instant d’après n’est plus le même.

Une fois le corps allégé de ses effluves,

Pantelant comme après l’acte suprême

Libérés que nous sommes de son étuve.

__

La sphère des énergies régénératrices

Nous confine dans une absolue sérénité,

Marquant d’un sceau nos allures révélatrices

Qui nous dévoilent, dans un sentiment apaisé.

©Necromongers 2010

(Photo: Necromongers)

[Archives-2013]… EN CHANTIER!

Intrigues à mener, tours à déjouer

Une prestation digne d’un diplomate.

Prêt à armer, fort à penser

Une libération promulguée, à heure exacte.

En chantier la raison ! En chantier la raison !

Laissez-là se déployer !

Un combat inné, la vie à enclencher

Une altercation dictée par un télépathe.

Une vie enjouée, des couleurs prononcées

Une génération en marche, une bataille adéquate.

En chantier la raison ! En chantier la raison !

Laissez-là se déformer !

Je ne suis pas vacciné, contre les effets désirés

Par manque de solution dans mes idées disparates.

J’ai couru déchiré, mes muscles déployés

En toute profusion dans les âmes que j’exploite.

En chantier la raison ! En chantier !

Laissez-là !

©Necromongers 2013

(image Teun Hocks)

[Archives-2010]… JE ME SOUVIENS D’AVOIR AIMÉ…ET M’ÊTRE RÉVEILLÉ.

Rien ne s’est vraiment passé

Une idée, juste une idée,

C’est arrivé comme ça

Comme on n’y pense pas.

Mon pouls est encore régulier.

Mais je n’entends que le bourdonnement de moi-même.

Je ne sens plus ce qui fait que j’étais,

Mes membres, mon corps, ma mémoire qui se sème.

C’est arrivé trop vite

Comme une pluie orageuse,

Une idée, puis une autre qui s’excite

Un spasme, une furie nerveuse.

Je vois des lumières qui traversent ma rétine.

Des éclairs de feu qui jaillissent d’ailleurs.

Je crois bien que je suis arrivé, aux sources divines,

Plié dans ce tombeau, dans un ultime ailleurs.

On ne voit plus grand-chose

Quand le noyau explose,

On quitte des yeux suffisamment longtemps

La ligne maîtresse de nos idées d’avant.

Les signes se rapprochent, par intermittence.

Ma vue se trouble, je tremble sans bouger.

Les images se secouent, ma vision double d’impertinence,

Le flou de mes impressions me somme de rester calé.

Et quand on regarde à nouveau

Devant le sillon qui s’efface,

On entrevoit le décalage des traces

D’où s’échappe un tournant, approximativement…trop tôt !

Je n’entends toujours rien, sinon le vide de moi-même.

Les éclairs clignotent avec le balancement des portières.

Les éclats d’étoiles parsèment mon corps qui se traîne,

Je vois des êtres attraper mes jambes, entières !

Je me souviens d’avoir aimé…et m’être réveillé à nouveau.

©Necromongers 2010 (texte et photo)

[Archives-2010]…JE ME SOUVIENS D’AVOIR OUBLIÉ…M’être réveillé.

Je me souviens du lien qui nous survit

De la somme des voies évidentes,

Du talent en chacun de nous

Qui en fait émerger le meilleur.

#

Je me souviens de ces instants, magiques,

Qui illuminent notre quotidien pour une meilleure saveur.

Du contrôle absolu des sensations directes,

Du parfum enivrant la pièce, d’un bonheur secret.

#

Je me souviens, mieux que quiconque, des effets.

Je me rappelle encore, du poids positif de leurs effluves,

Du sang sacré qui se répand en moi, comme une ondée,

De sa circulation au sein de mon corps, servant d’étuve.

#

Je me souviens, une fois de plus, des raisons qui l’animent.

Je me prélasse, toujours, du trajet qui serpente,

Comme une coulée dans un moule pour un bien qui prime.

Je me souviens des trésors de vérités, découverts sans qu’ils me mentent.

#

MAIS,

J’ai oublié d’entendre les sons qui s’y joignaient,

Leurs appels incessants pour attirer mon attention,

Leur puissante giclée pour atteindre mes intentions.

L’espace frappé de leur résonance qui s’y attardait.

#

J’ai oublié de goûter ce parfum à sa juste valeur.

Oublié qu’il fallait, plus que tout, s’en nourrir pour s’en resservir,

Emmagasiner l’effet, suspendre l’atmosphère, et avec ardeur

Transformer l’énergie pour une constante à établir.

#

J’ai oublié la leçon de vie qui occupait l’instant.

Je n’ai vibré qu’en espérant m’occuper de celui-ci.

Je ne saurais m’en vouloir cependant, d’avoir appris de ce moment,

Pour en porter longuement les attributs en mémoire.

#

J’ai oublié d’en graver, au plus profond de moi, l’efficacité.

Celle qui détermine à jamais le pouvoir d’y re-goûter sereinement,

En utilisant spasmodiquement le fruit du savoir, spontanément

Évitant trop souvent, d’avoir à y regarder de nouveau.

#

ALORS,

Je m’y efforcerai !

#

Pour me souvenir de ne pas avoir oublié…de m’être éveillé de nouveau.

©Necromongers (texte et photo)

[Archives-2009]… Expiation d’un jour.

Aux indigents la loi du plus fort.

Aux méprisants la loi du plus faible.

Aux médisants la loi pandémique,

Aux prévoyants la loi du seuil critique…

~~

Aucun rapport moral ou historique,

Aucune lacune connue pour d’intrépides malentendus

Aucun star système à la hauteur d’un témoignage,

Aucune force comparable à l’envie d’aimer.

~~

Chacun pour soi dans un monde sur image,

Chacune de ses lacunes en périphérie

Chacun dans le soi pour moi, et le moi pour soi,

Chacune d’entre ses idées est un ensemble propre.

~~

Séparer l’impossible de son champ d’illusion,

Opérer spontanément à force de raison

Stationner dans un cartel de sens en émulsion

Condenser l’ultime dans un vœu de profusion.

~~

Dubitatif, dans un état proche de la fatigue,

Contemplatif, je suis usé par les méthodes.

Expiatif, je divague comme un incident de parcours,

Nominatif, je déraisonne pour un but précis.

~~

©Necromongers [2009]

[Archives-2013]… Allez savoir.

Allez savoir si,

Peut-être, je cherche des choses sans savoir où je n’irai jamais sans avoir.

Allez savoir si,

Peut-être, je cherche des choses sans avoir, car je n’aurai jamais sans savoir.

Allez savoir si,

Par gain de temps je sais déjà ce qu’il se passera demain, comme un défi.

Allez savoir si,

Comme par défi, je sais que le gain de temps sera demain ce qu’il n’est pas aujourd’hui.

Allez savoir si,

Le temps nous en laisse vraiment, préférant sans doute ses libertés à la vie qu’il nous ampute.

Allez savoir si,

Les libertés que nous croyions avoir, préfèrent amputer notre vie du temps qu’il nous reste.

Allez savoir si,

Les phrases que j’énonce parlent sans rien dire, ou disent en parlant des riens de tous les jours.

Allez savoir si,

Ce petit rien d’un jour ne fabrique pas par erreur, l’énoncé des phrases qui d’un rien me parlent.

Allez savoir…

©Necromongers [2013]

(collage: BouDerLo)