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Des nuits et des mille

Embuer tes lumières
Soleil d’une nuit vaporeuse
J’éructe tes arcs
Prince des villes.

Sous la pluie tes mystères
Trois étoiles en dormeuses
J’ai d’un fer la marque
Le royaume d’une île.

Au temple ordinaire
Cerclé de racoleuses
J’ai mouillé la traque
D’une princesse sénile.

Oublier le fond d’un verre
Dormir d’une vie cajoleuse
Comme s’essayent les énarques
En gagnant des nuits et des mille.

©Necromongers

Photo Heptanes Fraxion:

http://www.blogg.org/blog-80357.html

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Bleu gravité

Fleur mécanique d’un regard sibyllin,
Réponse énigmatique d’un égard lointain.
A fleur de peau, forme et fond mêlés,
A couleur d’eau, normes en ronds frelatés.
Brouillard tendre et humide, lascif,
Sans fard d’étendre un fluide, expressif.
Forcé de croire que la vision sublime,
Vissée d’espoir qu’une oraison culmine.
C’est le monde d’eau où Nathalie flotte,
C’est le mont d’Ô où la litanie s’exhorte.

Passé maître l’art s’exploite
Passé l’exploit l’art se fait maître.

©Necromongers

Modèle et photographie ©Nathalie Mondot

http://nathalie-mondot.com/blog/

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Rêve de cyanure (mon amour à la bouche)

Imaginez seulement

Connerie à l’état pure,

Un front d’air très clément

Une capsule de cyanure.

 

Réfléchir comme on pense

Hurler de par sa voie,

Ignorer l’existence

Ou juste une dernière fois.

 

Il voulait faire des rimes

En comptant sur ses doigts,

Pas très doué pour la frime

Il fit de gros dégâts.

 

Coincée entre ses dents

Capsule attend son heure,

Patiente donc gentiment

De libérer son cœur.

 

Il n’avait pas voulu

De l’univers cité,

Au mieux une plus-value

De l’atmosphère visée.

 

Imaginez encore

Qu’une seule connerie vraiment,

Le soir quand il s’endort

S’excite au gré du vent.

 

La colère n’y étant

Vraisemblablement pas,

Par force nécessitant

De faire le premier pas.

 

D’un geste assez précis

D’un sommeil plutôt louche,

Craqua tout le cyanure

Comme on se mord la bouche.

©Necromongers

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Le sable chaud ne coulera plus

Le sable chaud ne coulera plus entre mes mains

Mes doigts se sont trop écartés,

Les derniers grains collés sur la sueur de ma peau

Sont plus légers que l’air.

A force de la caresser par poignées je l’ai usée

J’ai arrondi son microcosme,

Il est bien trop tard pour le serrer à nouveau

Je l’ai mélangé à mon corps.

Il a mangé mon ADN, s’est introduit en moi

Il a trouvé l’endroit accueillant,

Les particules élémentaires convergeaient vers mon intérieur

Tandis qu’au fond je pleurais.

Je n’ai compris la machination qu’en reprenant esprit

Des points minuscules s’affichaient sur mes rétines,

Le vent qui claquait dans mes oreilles m’emportait

Et la myriade d’étoiles avec.

L’air devenu trop sec et étouffant prenait à la gorge

Ma salive ne mouillait plus,

La couleur du soleil devenait trop intense et lumineuse

Il irradiait trop, beaucoup trop.

C’est en relevant la tête un peu plus en haut

Que le contact se fit,

Je fus emporté par un souffle me départicularisant

Un vent brulant tout.

Le sable chaud ne coulera plus entre mes mains

La plage n’existe plus,

Les derniers grains collés sur la sueur de ma peau

En fond partie maintenant.

©NecromongersImage